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Mon vécu avec avec Fribourg Solidaire

Ces quelques lignes ne reflètent que mon vécu personnel de président. Non destinées à la polémique ou à la critique de personnes, elles servent à expliquer notre démission de la fédération fribourgeoise de coopération Fribourg Solidaire (FS).

C'est en 2007 que des actions d'entraide ont débuté à Banfora. Elles se sont formalisées par la création officielle de Teriasira en 2010. S'en est suivie notre adhésion à FS.

Premier malentendu:
C'est en 2013 qu'un projet de grande envergure s'est développé, la construction de bibliothèques et de salles d'informatiques. L'envoi d'un container de livres, ordinateurs et autre matériel en faisait partie. Première désillusion qui a mis en péril Teriasira. Il semble que j'aie mal interprété les documents reçus, si bien que nous n'avons obtenu qu'un peu plus du tiers de ce que j'avais compris. Séance de conciliation, suivie d'une solution que j'estime "bancale" (mais qui nous a permis de "survivre" et poursuivre nos actions). Il s'agissait d'intégrer des facettes de ce projet dans un autre. Ce fut fait par le dépôt d'un projet trisannuel (quelle surprise lorsqu'on m'a soufflé après 2 ans qu'il était terminé!), qui fut accepté. Nous y avons en effet intégré les finitions des bibliothèques, que nous n'avions pas pu financer auparavant.

Approches différentes:
Depuis plus de 10 ans maintenant, je me rends régulièrement sur place pour y rencontrer les acteurs locaux et définir avec eux les actions les plus efficientes et urgentes. Ce sont des responsables scolaires et des services sociaux qui connaissent très bien le "terrain", et qui me permettent d'adapter les projets en fonction des besoins immédiats. Toutes ces personnes sont bénévoles (je choisis des gens déjà engagés dans des projets locaux, donc impliqués dans la problématique d'aide aux plus démunis. Le fait qu'ils soient salariés leur permet ce bénévolat).
FS m'a reproché (lors d'un entretien avec des membres de son comité) que cette façon de travailler "à l'africaine" n'était pas compatible avec sa politique de développement. Il a toujours été primordial pour moi de partir des besoins locaux, et surtout de faire en sorte que les actions doivent aboutir à une autonomie à terme. Elle a été possible pour les bibliothèques et le centre multimédias, qui n'ont plus besoin de nos financements. Par contre, impossible pour la distribution de kits scolaires aux orphelins, ni pour le centre préscolaire de Tarfila qui se trouve dans un village totalement démuni (ils ne sont pas reliés à l'électricité). Je développerai ce thème prochainement.
Je ne prétends bien sûr pas détenir la vérité, mais les retours des acteurs locaux, et même des autorités communales, m'encouragent à continuer sur cette voie (je devine déjà la réaction...!!!). Ainsi, comme proposé par une membre du comité "lorsqu'on ne s'entend pas, on divorce" !!! Dont acte !

Ne pas cautionner un mode de fonctionnement qui me "dérange":
Comment faire pour obtenir une part de l'aide publique au développement ? La voie "officielle" est de passer par une fédération cantonale, organe reconnu chargé de la distribuer aux projets qu'elle évalue à l'aide de ses "experts". Les critères y sont très précis, auxquels je n'ai malheureusement pas su m'adapter, puisque notre dernière demande a été refusée (le renouvellement de 3ème année du fameux projet trisannuel, dont les 2 premières avaient été acceptées!).
Jusque-là, nous avons toutefois reçu un tiers de notre budget total par le biais de FS. Dépendant de cette manne des pouvoirs publics, nous étions obligés de cautionner un mode de fonctionnement que j'ai souvent décrié (dont à l'AG). Je suis en effet profondément dérangé de savoir que moins de 60% des montant totaux reçus par FS sont directement disponibles aux associations membres. Sachant qu'elles ont elles aussi des frais de fonctionnement et éventuellement des intemédiaires locaux salariés, quelle part arrive finalement aux bénéficiaires? (Ne pas se fier à la publication de FS destinée au public, dont il faut bien lire le titre de la rubrique concernant le montant alloué aux projets, puisqu'il contient leur "suivi", astucieux, non?). Ce problème n'est pas propre à FS bien entendu, il a notamment été dénoncé par une émission de Temps Présent du 30 novembre 2017. (Pour l'anecdote et montrer mon malaise, jai même proposé il y a quelques années par mail au président de FS de relever le défi d'effectuer le travail de coordination et communication pour la moitié du salaire alloué à ces postes). Il est bien clair que je ne m'en prends pas aux personnes concernées, que je respecte, mais bien au principe général de fonctionnement.

Essayé, pas su:
Comme dit plus haut, je n'ai pas su me conformer aux critères de FS. Pourtant, ce n'est pas faute d'essayer d'apprendre. Depuis que nous sommes membres (sauf la dernière année), j'ai toujours participé à toutes les manifestations organisées par FS. J'ai même été élu au comité. Juste pour un jour, puisque suite à la discussion qui s'en est suivie avec des membres dudit comité, je sentais bien que nos vues étaient totalement incompatibles, justement sur ce mode de fonctionnement, et j'ai démissionné le lendemain.
Lors des dépôts de nos demandes, j'ai régulièrement rencontré des membres de la comission technique pour tenter des corriger ce qui ne correspondait pas à leurs critères. J'ai même soumis la dernière (celle qui a été refusée) pour analyse lors d'un atelier réunissant des "experts" et autres associations. J'ai essayé de tenir compte des remarques, mais en vain. Je fais bien sûr aveu d'incapacité à rédiger une demande en bonne et due forme, et j'en prends acte.
Pour toutes les raisons évoquées, j'ai proposé à notre comité de quitter cette fédération. Il est clair que nous devrons diminuer la voilure de nos projets, mais j'ai bon espoir que nous trouverons des donateurs qui reconnaissent les apports bénéfiques que nous fournissons aux enfants les plus démunis.

Ma vision d'une fédération cantonale:
Je ne vais pas terminer ces propos sans donner ma vision d'une fédération (tout à fait utopique). Elle serait composée d'un comité comprenant 3 à 5 membres, dont 2 député/e)s de Grand Conseil (si possible en lien avec le département de coopération de l'Etat de Fribourg), d'un(e) coordinateur/trice à 50% (avec la modeste expérience que j'ai acquise tant par mon assocation que par la création de l'amicale Burkinamis qui regroupe 50 associations, je suis d'avis que c'est largement suffisant) qui s'occuperait des affaires courantes et de la communication, et d'une commission technique de 3 à 5 membres, dont une secrétaire rémunérée. Rétribution: les séances de comité et de la commission technique seraient pourvues de jetons de présence. Pour les postes rémunérés, le choix devrait être porté sur des personnes compétentes, disponibles, ancrées dans la région (communication). A égalité de compétence, le critère salarial devait être pris en compte (des personnes s'engagent sans grandes prétentions salariales). Une relation privilégiée serait encouragée entre la fédération et les membres, par des rencontres, discussions, ateliers de réflexions, partage de savoirs et d'expériences. Les problématiques du développement seraient également à mettre en exergue. Suite à leur dépôt, les projets seraient débattus avec les initiants lors d'un entretien, (ce qui permettrait de comprendre les enjeux grâce aux échanges humains directs et enrichirait le cadre formel)... Utopie???

Conclusion:
L'expérience que j'ai vécue en tant que membre de FS m'a permis de faire des rencontres très intéressantes, et également de porter une réflexion de fond sur l'aide au développement que j'entends poursuivre de façon plus approfondie... donc à bientôt !

Christian